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Death par moi Death

par Neil Gaiman

"Ca me mine,
ils sont rarement contents de me voir"


Dilemme. Comment vous parler de Death sans paraître morbide?

Bien sûr, c'est la Mort. Pas la mort, mais bien la Mort avec un grand M, la personnification anthropomorphique du principe de, ben, la fin de la vie, quoi. Un des 7 Infinis, dans la cosmogonie de Neil Gaiman.


Comment commencer? D'abord présentons brièvement sa petite "famille", les 7 Infinis :

La Mort, ou une douce cinglée?
  • Death, donc, est la plus ancienne - bien qu'elle soit ici représentée sous l'aspect le plus jeune.
  • Elle semble s'entendre particulièrement avec son frère Dream, maître des Rêves, aussi appelé Sandman, le Marchand de Sable, Morphée (Morpheus en anglais)... Il est vrai que leurs royaumes sont proches.
  • Leur frère Destiny (un vieux personnage récurrent de DC Comics) consigne ce qui s'est passé, se passe et se passera dans l'univers. Pas très bavard.
  • Delirium, comme son nom l'indique, a une santé mentale quelque peu défaillante - elle fut jadis Delight, mais a changé pour des raisons restées inexpliquées vu son incohérence actuelle.
  • Desire, mâle et/ou femelle, n'aime rien tant que semer le trouble, de toutes les façons.
  • Despair, sa jumelle, n'est pas non plus de compagnie très agréable.
  • Destruction se passe d'explications, mais il a renoncé à sa tâche : les destructions que l'on peut constater ne sont plus sous son contrôle.


La première apparition de Death, en tout cas sous ces traits de punkette optimiste, eut lieu dans le 2e tome de Sandman, déjà écrit par Neil Gaiman, "Nocturnes", publié chez Vertigo (et en français chez les défuntes Editions Le Téméraire). Dream, après avoir enfin recouvré la liberté et ses pouvoirs après un emprisonnement de près de 70 ans, se sentait un peu vide de sens, au point que sa soeur est venue pour lui (et oui, vous pouvez en conclure à quel point Dream se sentait mal).

Death tenta de le dérider avec une réplique de Mary Poppins (eh...), l'entretint de leur mission et de son rôle, et après un petit sermon, l'emmena avec elle dans sa tournée. Il en revint remotivé.

Death, elle, y avait gagné son public, au point que bientôt, elle eut sa propre mini-série, parue en français dans la même collection. Dessinée par Christopher Bachalo, un fan enthousiaste qui avait envoyé à l'éditeur sa vision de Death, elle se révèle toujours aussi allumée, charmante et profonde, capricieuse.

Ci-contre, Death apparaît à Hazel, dans le tome 2

Death par Bachalo

La Mort n'est pas juste, ni prévisible. Elle fait son oeuvre, en temps et en heure, et tout le monde la rencontre un jour. Mais peu l'apprécient. D'ailleurs, ça la mine un peu, de voir que peu de gens sont contents de la voir. Après tout, elle ne fait que son travail, et elle s'intéresse aux gens et à leur vie, elle les connaît tous personnellement.

De toute façon, sans mort il n'y aurait pas de vie.

Death et son petit frère
La Mort est aussi pleine de contradictions. Death porte autour du cou un Ankh, la Croix de Vie de l'Ancienne Egypte.

Elle peut être miséricordieuse, mettre fin aux souffrances, ou s'avérer cruelle et inattendue. "Death" (le comics) est moins glauque que "Sandman", ce qui tendrait à confirmer les dires de Dream lui-même, qui avoue qu'il est bien plus redoutable que sa soeur.


La plus étrange peut-être de ses contradictions, c'est que ce comics essaie de vous réconcilier avec la mort (enfin, pour ceux qui sont brouillés avec, parce que moi, sans aller la rechercher, je n'en ai pas la phobie) tout en vous faisant apprécier la vie, ce qui en fait une lecture inappréciable.


Dans le premier tome, "La vie n'a pas de prix", elle s'offre comme tous les siècles une journée sur Terre, histoire de goûter un peu à la vie et de mieux comprendre ceux qu'elle croise. Cette fois, elle la passe en compagnie de Sexton Furnival, fils de hippie et jeune candidat malheureux (? enfin je me comprends) au suicide.

Entre un concert dans un night-club, un illuminé qui tentera de lui dérober son pouvoir, Mad Hettie qui veut qu'elle retrouve son coeur et autres rencontres fantaisistes, sa journée de mortelle ne manquera pas d'animation.

Didi et Sexton

Le deuxième tome se concentre sur Foxglove, la chanteuse vue en concert dans le premier opus, et sur son entourage. Une vie à la dérive, autour de laquelle s'organisent plusieurs autres. Evidemment, Death n'est pas loin. Mais pour qui est-elle venue?

Bizarrement situé dans un milieu show-biz pas très reluisant de la côte Ouest (Californie), ce tome fait écho au premier, qui était lui assez typiquement New-Yorkais.

Les auteurs

Vue par Dave McKean - Neil Gaiman, le scénariste, anglais (d'où son sens de l'humour et du bizarre, peut-être?), est auteur de romans ("Neverwhere"), co-auteur de "De bons présages" ("Good Omen") avec Terry Pratchett (une référence), et donc, scénariste de comics ("Le jour où j'ai échangé mon père contre des poissons rouges"). On ne dirait pas en lisant la plupart de ses oeuvres, mais il peut être très drôle, si si (lisez "De bons présages"). Cela dit en général, il écrit plutôt des trucs assez glauques, un peu mystiques...
- Au dessin, on trouve Christopher Bachalo, qui après Death s'exila vers d'autres rivages, comme les X-Men de Marvel.
- Les couvertures et certaines illustrations intérieures sont signées Dave McKean, dont ce n'est qu'une des collaborations avec Neil Gaiman : il a aussi dessiné "L'orchidée Noire" et réalisé les couvertures de Sandman, entre autres. Son travail mélange dessin, photocomposition et effets spéciaux pour un résultat souvent de toute beauté. - voir ci-contre.


Notre soeur définit la vie,
de même que Despair définit l'espoir,
ou Desire définit la haine,
ou que Destiny définit la liberté.
                    
- Destruction



Quelques liens

Liens vérifiés en janvier 20003

Couverture du tome 1 de l'édition francaise
En français :

En anglais :


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